Les coups de blues – ces petits moments de baisse de moral – sont fréquents et peuvent toucher tout le monde. Ils se manifestent souvent par de la tristesse passagère, du découragement ou de la fatigue émotionnelle. Heureusement, la nature offre des plantes bienfaisantes pour soutenir le moral de façon douce et traditionnelle. Avant tout, rappelons que ces remèdes s’adressent aux états légers et transitoires : en cas de déprime persistante ou de dépression avérée, un accompagnement médical est indispensable. Dans cet esprit, découvrons sept plantes reconnues pour aider à retrouver le sourire et comment les utiliser, que ce soit en tisane ou en extrait concentré.
Tisane ou extrait hydroalcoolique ? On peut profiter des bienfaits de ces plantes de deux manières principales :
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Infusion (tisane) : idéale pour une pause détente, elle permet d’extraire les principes actifs solubles dans l’eau tout en savourant une boisson chaude. Préparez-la en infusant la plante séchée dans de l’eau frémissante quelques minutes, puis filtrez. La tisane apporte aussi l’effet apaisant du rituel et contribue à l’hydratation.
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Extrait hydroalcoolique (teinture mère) : obtenu par macération des plantes dans un mélange eau-alcool, l’extrait est plus concentré et pratique à doser au quotidien. Quelques gouttes diluées dans un verre d’eau suffisent, pour une assimilation rapide des actifs. Ces extraits concentrés se conservent longtemps et s’intègrent facilement à votre routine bien-être.
Passons maintenant en revue notre sélection de plantes « coup de pouce moral », traditionnellement utilisées pour soutenir une humeur positive.
1. Millepertuis (Hypericum perforatum) – L’équilibrant du moral
Le millepertuis est connu depuis des siècles comme la plante du soleil pour chasser la noirceur intérieure. Un de ses noms populaires est d’ailleurs chasse-diable, car au Moyen Âge on suspendait ses fleurs jaunes au plafond pour éloigner les « mauvais esprits » responsables de la mélancolie. Aujourd’hui, le millepertuis est reconnu pour ses propriétés apaisantes et équilibrantes sur le système nerveux. Il favorise le bien-être émotionnel et aide à dissiper les tensions nerveuses, ce qui peut soutenir l’humeur en douceur. De nombreuses études scientifiques ont d’ailleurs confirmé l’intérêt du millepertuis pour les déprimes légères à modérées, en identifiant des composés actifs (hyperforine, hypéricine, flavonoïdes) qui moduleraient la sérotonine – un neuromédiateur clé de la régulation de l’humeur.
Utilisation traditionnelle : le millepertuis se consomme en infusion (en général, 1 cuillère à café de sommités fleuries séchées par tasse, infusées 5–10 minutes) ou en extrait hydroalcoolique (quelques gouttes diluées, 2–3 fois par jour). Une cure de plusieurs semaines est souvent préconisée pour en ressentir pleinement les effets. Attention toutefois, cette plante demande des précautions : elle interagit avec de nombreux médicaments (antidépresseurs, anxiolytiques, contraceptifs oraux, anticoagulants, etc.) en accélérant leur métabolisme. Le millepertuis peut aussi rendre la peau plus sensible au soleil (effet photosensibilisant). Il est donc recommandé de demander l’avis d’un professionnel de santé en cas de traitement en cours, et d’éviter l’exposition excessive au soleil pendant son utilisation. En respectant ces conseils, le millepertuis reste un allié naturel traditionnel pour retrouver un meilleur moral de façon progressive et équilibrée.
2. Ashwagandha (Withania somnifera) – L’adaptogène anti-stress
Plante phare de la médecine ayurvédique, l’ashwagandha est souvent surnommée « ginseng indien ». Derrière ce surnom se cache une racine aux vertus adaptogènes remarquables : cela signifie qu’elle aide l’organisme à s’adapter au stress et à réguler naturellement ses fonctions en cas de déséquilibre. Moins stimulante que le ginseng asiatique, l’ashwagandha agit tout en douceur pour rééquilibrer le système nerveux. On la dit « rasayana » en sanskrit, c’est-à-dire régénérante : traditionnellement donnée aux convalescents et aux personnes affaiblies, elle redonne vitalité du corps et de l’esprit. En phytothérapie moderne, l’ashwagandha est prisée pour apaiser l’anxiété légère, améliorer le sommeil et réduire la fatigue chronique. C’est la racine qu’on utilise, riche en withanolides aux effets anti-stress.
Comment la consommer ? On peut préparer la racine d’ashwagandha en décoction (faire bouillir quelques grammes de racine coupée dans l’eau pendant ~10 minutes) ou utiliser sa poudre dans un lait chaud épicé (une recette ayurvédique traditionnelle pour favoriser le sommeil). Elle existe également en teinture mère et en gélules. Quelle que soit la forme, l’ashwagandha est une alliée précieuse en période de tension ou de surmenage, pour traverser les moments difficiles avec plus de sérénité. Des recherches récentes confirment son profil sécuritaire et son effet bénéfique sur le stress et l’anxiété modérés, sans accoutumance notable. À savoir : comme beaucoup de plantes adaptogènes, son action est progressive, il convient de la prendre régulièrement sur plusieurs semaines pour en tirer le meilleur parti.
3. Lavande (Lavandula angustifolia) – L’apaisante du système nerveux
La lavande officinale est bien plus qu’un aromate provençal : c’est une référence en phytothérapie et aromathérapie dès qu’il s’agit de calmer les nerfs et de remonter un moral en berne. Son parfum est d’ailleurs réputé sédatif léger et anxiolytique – qui n’a jamais éprouvé un effet relaxant en respirant un sachet de fleurs de lavande séchées ? Infusée dans une tasse, diffusée en huile essentielle, ou même simplement en inhalation, la lavande exerce des vertus rééquilibrantes sur le système nerveux central. Des essais cliniques ont évalué son efficacité contre la dépression légère : les résultats suggèrent un effet modéré mais réel, notamment avec une prise orale régulière d’extrait de lavande. L’un de ses composés majeurs, le linalol, est documenté pour son action sur les récepteurs GABA du cerveau, les mêmes cibles que nombre d’anxiolytiques, ce qui favorise la détente et une humeur plus stable.
En pratique : la lavande peut s’utiliser en infusion (une à deux cuillères à café de fleurs séchées par tasse, infusées ~10 min) pour un effet calmant le soir, éventuellement combinée à d’autres plantes relaxantes (mélisse, verveine…). Son goût floral légèrement amer est souvent adouci avec un peu de miel. En cas de stress intense, on la retrouve aussi sous forme de teinture (quelques dizaines de gouttes par jour). La recherche ayant montré que l’ingestion est plus efficace que la simple odeur, on n’hésite pas à la consommer en tisane ou compléments. La lavande est appréciée pour améliorer la qualité du sommeil et dissiper l’irritabilité due aux mauvaises nuits. Elle offre ainsi un soutien naturel lorsque le coup de blues s’accompagne d’anxiété ou de troubles du sommeil. Bon à savoir : son usage est sûr et convient même aux personnes fragiles, y compris les seniors, sans accoutumance connue.
4. Passiflore (Passiflora incarnata) – La fleur de la sérénité
Avec ses fleurs extraordinaires symbolisant la Passion, la passiflore est utilisée depuis des siècles pour calmer le corps et l’esprit. Les peuples d’Amérique l’employaient traditionnellement contre l’agitation nerveuse, et elle figure toujours parmi les plantes favorites pour favoriser un retour au calme mental. Il est difficile de rester de bonne humeur quand on passe de mauvaises nuits : fatigue et irritabilité assombrissent vite le quotidien. Or, la passiflore est « la plante de la relaxation » par excellence. En réduisant l’anxiété et en facilitant l’endormissement, elle aide indirectement à retrouver une humeur plus légère. Des chercheurs ont montré qu’elle agirait notamment en augmentant la libération d’endorphines (nos hormones du bien-être) via une modulation de certains récepteurs cérébraux. Bonne nouvelle, elle n’est pas toxique et peut être utilisée sans inconvénient même par les personnes fragiles, sans effet d’accoutumance.
Comment l’utiliser ? La passiflore s’emploie en infusion vespérale pour préparer au sommeil (environ 2 g de parties aériennes coupées par tasse). Son goût est relativement neutre, on peut l’associer à d’autres plantes (tilleul, camomille, etc.) dans une tisane du soir. En cas de stress diurne, quelques tasses réparties dans la journée aident à garder son calme. On la trouve aussi en extrait hydroalcoolique pour une prise rapide. La passiflore étant très bien tolérée, on peut la prendre sur plusieurs semaines en cure anti-stress. Pour les insomnies liées à l’anxiété, elle donne de bons résultats, surtout en synergie avec la valériane ou l’aubépine qui renforcent son effet sédatif. En somme, cette fleur de la passion nous invite à la sérénité, de jour comme de nuit.
5. Mélisse (Melissa officinalis) – La douce contre l’irritabilité
La mélisse officinale est une petite plante aux feuilles vert tendre exhalant un parfum citronné apaisant. Utilisée depuis l’Antiquité, elle est reconnue pour ses propriétés calmantes sur le système nerveux. On la prenait autrefois en « eau des Carmes » pour dissiper les vapeurs de tristesse et les malaises nerveux. Traditionnellement employée pour calmer les tensions, favoriser un bon sommeil et soutenir la digestion, la mélisse s’avère précieuse quand le moral flanche et que l’on se sent nerveux, irritable ou somatisant (maux de ventre liés au stress). En effet, cette plante est sédative légère et antispasmodique : elle détend à la fois l’esprit et le corps (notamment les spasmes digestifs souvent associés à l’anxiété). Une personne un peu à fleur de peau y trouvera un réconfort naturel pour retrouver un quotidien plus serein. Son autre atout vient de son effet positif sur la digestion – or un foie « engorgé » ou un estomac noué peuvent accentuer la morosité, d’où l’intérêt de la mélisse pour le moral.
Conseils d’emploi : La mélisse se consomme quasi exclusivement en infusion, car ses feuilles fines libèrent facilement leurs composés aromatiques dans l’eau chaude. Comptez environ 2 g de feuilles par tasse, infusées 5 à 10 minutes (idéalement à couvert pour conserver les huiles volatiles). Sa saveur citronnée douce en fait une tisane très agréable, éventuellement à mélanger avec de la verveine ou de la camomille. On peut en boire 2 à 3 tasses par jour sans problème, y compris le soir puisqu’elle ne contient pas de caféine (au contraire, elle favorise le sommeil). En extrait liquide ou sec, la mélisse est parfois présente dans des complexes anti-stress ou nuit paisible aux côtés d’autres plantes. Elle ne présente pas de toxicité notable aux doses usuelles, juste éviter de la combiner à un sédatif de synthèse sans avis médical, pour ne pas accentuer l’effet. En somme, c’est une alliée toute en douceur pour chasser le stress du quotidien et les petites bouffées d’émotivité, tout en apportant un moment de détente plaisant.
6. Éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus) – Le coup de boost vitalité
Moins connu du grand public que le ginseng asiatique dont il est le « cousin », l’éleuthérocoque (appelé aussi ginseng de Sibérie) est une racine adaptogène remarquable pour combattre la fatigue et le coup de mou hivernal. En phytothérapie, on le recommande lors des périodes de surmenage, de fatigue physique et mentale, ou de baisse de moral liée à l’épuisement. Plutôt que d’agir directement sur les neurotransmetteurs de l’humeur, il agit en arrière-plan en redynamisant l’organisme : il stimule en douceur les surrénales, soutient l’immunité et augmente la résistance au stress. En retrouvant de l’énergie et du tonus, on aide naturellement son moral à remonter la pente. D’ailleurs, dans la pharmacopée russe, on dit de cette racine qu’elle « apporte une humeur positive » et qu’elle « contribue à la vitalité » du corps. Des études ont montré qu’elle peut améliorer les performances et réduire l’anxiété chez des personnes stressées ou en horaires décalés, en diminuant le cortisol (hormone du stress) et en augmentant la clarté mentale.
Comment en profiter : L’éleuthérocoque s’achète en vrac coupé (pour décoction ou infusion longue), en poudre, ou en extrait (teinture). En décoction tonique : faire frémir 1 cuillère à café de racine dans 250 ml d’eau pendant 10 minutes, infuser encore 10 min hors du feu, puis filtrer. À boire le matin de préférence (c’est un peu stimulant). En teinture mère : suivre la dose conseillée (par ex. 25 gouttes le matin). Une cure de 4 à 8 semaines est classique pour retrouver vitalité. Évitez le soir pour ne pas risquer d’insomnie chez les personnes sensibles. L’éleuthérocoque est généralement bien toléré, mais étant légèrement stimulant, on le déconseille en cas d’hypertension non contrôlée ou d’insomnie chronique. Par précaution, il est aussi déconseillé aux femmes enceintes. En dehors de cela, cette racine sibérienne peut être l’alliée des hivers difficiles et des périodes où l’on a besoin d’un petit coup de fouet naturel – en améliorant la résistance au stress, elle clarifie l’esprit et permet d’aborder la vie avec plus d’entrain, atténuant ainsi les idées grises du quotidien.
7. Safran (Crocus sativus) – L’épice de la bonne humeur
Le safran n’est pas seulement une épice précieuse en cuisine : c’est aussi un remède ancestral contre la déprime, notamment au Moyen-Orient. Les grand-mères persanes avaient remarqué que le safran « amenait la bonne humeur », si bien qu’elles l’utilisaient comme antidépresseur naturel dans les périodes de mélancolie. La science moderne donne raison à cette tradition : l’intérêt du safran pour les dépressions légères à modérées a été démontré scientifiquement, plusieurs études ayant montré une amélioration de l’humeur équivalente à celle obtenue avec certains antidépresseurs de synthèse. L’un de ses composés actifs, le safranal, est pointé du doigt pour expliquer cet effet : il agirait sur les niveaux de sérotonine et de dopamine dans le cerveau (des neurotransmetteurs fortement impliqués dans la régulation de l’humeur). Le safran est ainsi considéré comme un psychostimulant naturel apportant optimisme et entrain.
Le bémol : le safran est l’épice la plus chère du monde, surnommé « l’or rouge ». En usage médicinal, il est donc bien plus pratique et économique de le consommer en gélules d’extrait standardisé qu’en tisane ou dans l’alimentation courante. On trouve des compléments à base de safran dosés généralement à 30 mg d’extrait par jour, ce qui correspond aux quantités efficaces testées dans les études cliniques. En infusion, on pourrait tout de même bénéficier de ses effets (les fameux thés au safran de la tradition persane), mais il faudrait utiliser plusieurs pistils par tasse, ce qui revient cher pour un usage quotidien. Néanmoins, rien n’empêche de l’utiliser ponctuellement en cuisine : son arôme exaltant et sa belle couleur dorée apportent déjà un réconfort sensoriel qui, en soi, met du baume au cœur. Le safran illustre qu’il existe des trésors botaniques insoupçonnés pour soutenir le moral. Cette épice hors du commun, bien que d’usage moins répandu en herboristerie classique, mérite sa place parmi les alliés naturels contre les coups de blues.
En conclusion, qu’il s’agisse de plantes calmantes (lavande, passiflore, mélisse…), de plantes équilibrantes du moral (millepertuis, safran) ou d’adaptogènes revigorants (ashwagandha, éleuthérocoque), la nature nous offre de nombreuses ressources pour surmonter les baisses de moral passagères de manière douce et traditionnelle. Chacune de ces plantes peut aider à sa façon à retrouver sérénité, énergie positive ou calme intérieur, sans prétendre remplacer un traitement médical si celui-ci est nécessaire. N’hésitez pas à les découvrir sur notre site sous forme de tisanes bien-être ou d’extraits hydroalcooliques selon vos préférences. En parallèle, veillez à adopter une bonne hygiène de vie : bouger régulièrement, s’exposer à la lumière du jour (très efficace contre la morosité saisonnière), et s’accorder des moments pour soi. Ces approches complémentaires potentialiseront les effets de nos amies les plantes. Avec ces petits coups de pouce végétaux, vous disposez de solutions naturelles pour chasser les nuages gris et retrouver, petit à petit, un état d’esprit plus enjoué 😊.